SSII en France

SSII en France

L’appellation « SSII » a succédé au début des années 1980 à celle de « SSCI » (Société de services et de conseils en informatique). Les SSCI ont élargi leur gamme d'activités et le terme « ingénierie » remplace le terme « conseil » jugé à l'époque comme trop associé à de petits cabinets. L'ingénierie recouvre en effet les différents métiers du conseil, des études, de l'ingénierie de systèmes, de l'intégration de systèmes, de l'assistance technique et des progiciels.


Comme les autres entreprises de services, les SSII sont rattachées au secteur tertiaire dans la comptabilité nationale française. Les SSII, SCT (Sociétés de Conseil en Technologie) et les éditeurs de logiciels forment ensemble le secteur économique des « Activités informatiques » (codes NAF 72) dans la nomenclature publique française (INSEE, Ministère du Travail). Cette branche est également appelée branche « Logiciels & Services Informatiques » ou encore branche Syntec Informatique du nom de la chambre patronale qui regroupe environ les 2/3 des effectifs de la branche2 en France. La plupart des SSII sont associées à la catégorie Conseil en systèmes informatiques qui englobe un vaste univers d'activité allant du développement de logiciel à la demande, à la fourniture d'ingénieurs en régie.
Dans le régime de l’« assistance technique » ( ou « régie »), la SSII recrute des personnes disposant de compétences pour revendre leur travail à la journée, selon un taux journalier convenu. Un indicateur souvent utilisé est le taux journalier moyen (TJM), c'est-à-dire le ratio F/J où F est le montant facturé par la SSII à son ou ses clients pendant une période donnée, et J le nombre de jours-hommes fournis à ce ou ces clients pendant cette même période. Ce système, qui concerne 150 000 salariés, est parfois critiqué pour son manquement au droit du travail, en effet, le prêt exclusif de main d'œuvre est réservé en théorie aux seules sociétés d’intérim, faute de quoi est commis un prêt illicite de main-d'œuvre (voire un délit de marchandage dès lors qu’un préjudice existe pour les salariés). Ainsi, pour les congés par exemple, c’est le supérieur hiérarchique qui est supposé valider les demandes du salarié, mais en pratique celles-si sont souvent négociées avec le client3. Cependant ce mode de fonctionnement correspond à une très large demande des grandes entreprises de tous secteurs et des administrations publiques qui, pour des raisons structurelles, n'ont pas la possibilité d'embaucher les profils correspondant à leurs besoins. Pour tenter de réduire les incertitudes juridiques inhérentes à cette pratique, certaines entreprises rédigent les contrats de prestation d'assistance technique dans des termes qui mettent en avant les idées de contenu livrable et d'engagement de résultat. Toutefois, malgré cette précaution formelle, de nombreux informaticiens salariés de SSII sont en réalité des collaborateurs à plein temps des entreprises clientes, et ce pour des périodes pouvant aller de quelques mois à quelques années. De plus, malgré l'usage de l'expression « assistance technique », certains collaborateurs de SSII en détachement exercent chez leurs clients des fonctions non essentiellement techniques, telles que l'encadrement de projets ou l'assistance aux maîtrises d'ouvrage.
Dans les contrats au forfait, la SSII vend à son client un service convenu, mesuré par des indicateurs de niveau de service, en mettant en œuvre des ressources notamment humaines dont elle reste seule maître : c'est une prestation à engagement de résultat, et assortie de pénalités en cas de non atteinte des valeurs cibles des indicateurs. On pourrait comparer ce type de prestation à la fourniture d'un service clé en main. La quasi totalité des activités d'infogérance[réf. nécessaire] se font au forfait.
Le centre de service est à mi chemin entre la régie et le forfait, et est souvent proposé par les grandes SSII du fait de leur organisation. Ce type d'organisation permet à la SSII d'industrialiser ses prestations en diminuant les coûts (utilisation des ressources humaines, logicielles, matérielles et des compétences internes à la SSII sur plusieurs projet) et au client de partager, encadrer, fixer les responsabilités (maîtrise d’œuvre, maîtrise d'ouvrage…) et les délais pour différents parties selon des accords définis entre le prestataire et le client. Ce type d'organisation et de délégation plus ou moins complète d'activités nécessite une implication du client bien plus importante que dans le cadre du forfait. La plupart des salariés des centres de services travaillent au sein des locaux de la SSII. Toutefois des collaborateurs peuvent être détachés en assistance technique chez le client ou être amenés à fournir de manière ponctuelle, des prestations de conseils et d'expertises chez le client. Les centres de services des SSII sont souvent des structures régionales (voire nationale) et spécialisés dans une technologie, un domaine d'activité particulier (Java, Technologies Web, CRM, Banque, Telecoms…) ou un client pour lequel il assure la sous-traitance de toute ou partie de son activité informatique. Le caractère industriel de ce genre de structure pourrait être assimilé à des usines de développement.
La SSII embauche l'informaticien en CDI et met ses compétences à disposition des entreprises clientes. C'est donc la SSII qui prend en charge le processus de recrutement et s'occupe de trouver des missions auprès des entreprises clientes. Le salarié de la SSII peut être amené à travailler quotidiennement ou par épisodes dans les locaux de l’entreprise cliente dès lors que la mission à laquelle il est assigné l'exige : c'est le cas pour les contrats en régie mais également pour certains forfaits nécessitant une étroite collaboration avec les équipes du client. Lorsqu'il a terminé une mission et que la SSII ne lui a pas encore trouvé une autre mission, il est en « intercontrat », il continue d'être payé mais n’a pas d’activités. Il arrive que les SSII mettent à profit ces périodes pour donner une formation à leurs employés (les formateurs pouvant eux-mêmes être des employés de la SSII) ou pour développer des projets internes à la SSII

Principales SSII

Les premières SSII sur le marché français sont les suivantes, par ordre de chiffre d'affaires décroissant.
- 2008, 2007 et 2006 :
Le chiffre d'affaires inclut les licences, la maintenance, le conseil, l'assistance technique, l'intégration de systèmes, la formation, l'infogérance, la TMA, le conseil en management et les reventes de matériels; les chiffres marqués * sont des estimations PAC.
- 2009 et 2010 :
le CA France Services inclut : conseil IT, assistance technique, projets au forfait, formation, externalisation (incl. Infogérance et TMA), maintenance matériel, conseil en management, service associé aux logiciels.
le CA France Services n'inclut pas : licences logiciels, vente et revente de matériel et logiciels, R&D externalisée, financement, leasing.
Les chiffres entre parenthèses incluent les licences, la maintenance, le conseil, l'assistance technique, l'intégration de systèmes, la formation, l'infogérance, la TMA, le conseil en management et les reventes de matériels

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